Moutarde, huiles, papier toilette… Faut-il s’attendre à des pénuries régulières ?

Avant 2020, nous n'avions jamais de pénuries ou très peu. Dans le monde d'après, c'est fini l'abondance et il y en a plus en plus...

©PETER PEREIRA / AP-Moutarde, huiles, papier toilette… Faut-il s’attendre à des pénuries régulières ?

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Depuis la crise sanitaire et surtout depuis la gu*rre en Ukraine, les Français ont découvert ce que signifient les pénuries alimentaires et les rayons vides. En effet, comme l’a annoncé il y a peu Emmanuel Macron, est-ce la fin de l’abondance ? Il ne se passe pas un seul mois sans que certaines denrées alimentaires soient en rupture. Une chose est sûre, les pénuries inquiètent les Français et les commerçants également.

Les pénuries vont-elles devenir notre quotidien ?

Les pénuries vont devenir monnaie courante. En effet, au début de l’épidémie, le papier toilette a disparu de certains rayons. Ensuite, d’autres produits sont venus à manquer depuis le conflit Ukraine-Russie. En effet, l’Ukraine est un important producteur de tournesol, permettant de fabriquer l’huile. Ensuite, le réchauffement climatique qui a engendré de la sécheresse n’a pas arrangé les choses.

Le monde d’après !

En plus, aucune catégorie de produit n’est épargnée. La moutarde, les féculents, le fromage, le beurre, les pommes de terre, la volaille ont rejoint la liste des produits qui manquent. Bien sûr, on n’oublie pas non plus l’électricité et le gaz… Même des médicaments ont été concernés. Résultats des courses : il y a des ruptures de stock et/ou des prix qui flambent. L’inflation n’a jamais été aussi élevée.

Hélas, les photos qui montrent des rayons ne choquent plus personne. Un personnel de Système U expliquait qu’il n’avait « jamais connu des ruptures d’approvisionnement à un niveau aussi élevé ». Les ruptures durent en moyenne 4 jours.

Comment se produisent les ruptures de produits ?

Avant l’arrivée de la Covid-19, l’approvisionnement était un jeu d’enfant pour les magasins. En effet, ils se basaient sur les ventes des années précédentes à la même période. Mais depuis 2020, la France vit au rythme des confinements, couvre-feux, télétravail et les conséquences de la gu*rre de l’est, alors, les prévisions ne sont plus aussi précises.

Mais, les grandes enseignes pensent que ce sont les achats « de précaution » qui entrainent ces pénuries. En effet, les consommateurs sont angoissés, alors, ils se ruent sur les produits en rayon et les stockent.

« Au moins de juin, on n’avait plus de moutarde parce qu’on avait réalisé notre chiffre de l’année », a informé Michel-Edouard Leclerc sur RMC/BFMTV. En six mois, les clients ont acheté les quantités prévues d’une année entière. Forcément, il n’y en a pas pour tout le monde. « Si je cite une marque » qui pourrait venir à manquer prochainement, « tout le monde va se précipiter » pour l’acheter », ajoutait le patron de Leclerc.

La précipitation des clients engendre donc des ruptures. Ensuite, les commerces vont passer commande en même temps auprès des fournisseurs. Ces derniers vont devoir vider leurs propres stocks et sont tentés d’augmenter la facture également.

L’agroalimentaire profite de la crise et des pénuries ?

Par exemple, quand l’huile de tournesol est revenue dans les rayons, elle était plus chère. Est-ce que le fournisseur de base a augmenté ses tarifs ou est-ce que les magasins profitent de la crise ? En effet, avec une forte demande, c’est tout bénef pour eux…

Selon les chiffres du cabinet NielsenIQ, le manque à gagner quand les rayons sont vides s’élève à 2,7 milliards d’euros depuis le début de l’année. Mais, attention, ce chiffre n’intègre pas les « surventes » faites quand l’article fait son retour dans les rayons.

Certaines ruptures sont choisies

Mais, parfois, certains produits manquants ne sont pas à cause des pénuries. Par exemple, les rayons ont manqué de Mikado, Petit Ecolier, Pépito ou Pim’s qui appartiennent au groupe Mondelez. En effet, l’entreprise entreprend un « nettoyage en profondeur » d’une usine de fabrication en raison de la présence de la bactérie de la salmonelle.

De plus, les eaux de Danone (Evian, Badoit, Volvic) ne sont plus commercialisées dans les enseignes Intermarché. Apparemment, il y a un conflit entre le fournisseur et l’enseigne sur le prix d’achat