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Coupure d’électricité: Certaines centrales nucléaires, dont Cruas-Meysse en Ardèche, sont arrêtées. Les négociations salariales entre EDF et ses employés ont échoué, entraînant une grève nationale depuis le 15 janvier. Quel est l’impact pour les consommateurs ?
Avis de grève déposé
La grève de l’industrie nucléaire en France, initiée à Cruas-Meysse, s’est étendue à la centrale EDF de Bugey, au sud-est de la France. En raison de ces actions, le redémarrage de l’unité 5 (880 MW de capacité) est bloqué, comme l’ont indiqué les syndicats mercredi. Cela survient après l’échec des pourparlers sur les salaires entamés en janvier, qui pourraient se prolonger jusqu’à la fin du mois. Cela pose la question des possibles coupures d’électricité.
La hiérarchie d’EDF a suggéré une hausse de 1,5% de la masse salariale, en plus de l’augmentation générale de 2% au niveau de la branche, d’après les deux syndicats principaux de l’entreprise. Amélie Henri, secrétaire nationale de la CFE-CGC, le premier syndicat d’EDF, qui réclame 4% d’augmentations individuelles, a affirmé que la direction a juste feint les négociations. Cela pourrait entraîner des coupures d’électricité.
Après des débats houleux entre les salariés et la direction, un préavis de grève a été déposé par les quatre syndicats représentatifs (CFE-Énergie, CGT, CFDT, FO).
« Une grève est prévue le mardi 30 janvier pour rappeler à la direction que sans les employés au travail, aucune richesse n’est produite. » – Extrait du communiqué de l’intersyndicale
Thomas Plancot, secrétaire syndical central CGT chez EDF, a indiqué que les travailleurs décideront de contrôler leur outil de travail par des réductions de production ou des arrêts d’activité, ce qui pourrait entraîner des coupures d’électricité. Ces décisions seront prises lors d’assemblées générales du personnel, probablement la semaine prochaine.
Doit-on craindre des coupures d’électricité ?
Malgré la peur des coupures d’électricité suite à la grève de l’automne 2022, la situation a notablement évolué début 2024. Après la crise énergétique européenne, la capacité du parc nucléaire français a grimpé pour atteindre près de 85%, selon les données publiques fournies par l’AFP. En 2023, la France a repris la première place d’exportatrice d’électricité en Europe, dépassant la Suède et la Norvège. C’est grâce à la relance du parc nucléaire qui avait subi une baisse historique de production en 2022, d’après le cabinet d’analyse S&P Global Commodity Insights.
Bien que le contexte actuel ne soit pas inquiétant compte tenu de l’état du parc nucléaire français, il est néanmoins impératif de trouver une solution rapide pour éviter des coupures d’électricité. D’autres réacteurs, ainsi que des barrages hydrauliques ou des centrales thermiques (qui représentent un peu moins de 8% de la production d’électricité), pourraient aussi être affectés par des débrayages, selon les syndicats.
Thomas Plancot admet que les actions sur l’outil de travail ont toujours un impact. Les retards et les baisses de charge coûtent à l’entreprise qui ne peut pas les utiliser sur le marché. Cependant, il reconnaît que pour obtenir des résultats, ces actions doivent être menées sur le long terme, malgré le risque de coupures d’électricité.