Inflation : la BCE devrait frapper fort avec ce nouveau tour de vis monétaire

Face à l'inflation, la BCE va relever ses taux d’intérêt. Le but est que la hausse des prix se stoppe cette année. On vous fait le point !

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Afin de stopper l’inflation, la Banque centrale européenne (BCE) devrait déclarer cette semaine qu’elle relève une nouvelle fois ses taux d’intérêt. La mesure semble essentielle, même si elle est risquée.

La BCE va augmenter ses taux d’intérêt face à l’inflation

La BCE devrait annoncer la nouvelle mesure ce jeudi 27 octobre 2022. Cette dernière a décidé de relever ses taux d’intérêt, malgré le risque d’un ralentissement de l’économie, mais il faut bien faire quelque chose contre l’inflation. Alors, elle va continuer d’endurcir les règles d’accès aux crédits « afin de freiner la demande », comme l’a expliqué fin septembre Christine Lagarde, la présidente de la BCE.

Selon Mme Lagarde, le premier objectif est de ne pas laisser « s’incruster » l’augmentation des prix qui a déjà atteint 9,9 % en une année en septembre dans la zone euro. La BCE vise une hausse de 2,0 % sur les taux d’intérêts. Ce n’est pas la première fois que l’institut monétaire augmentent ses taux. En effet, c’est déjà arrivé deux fois depuis la période estivale. C’est la fin d’une période de dix ans de générosité et la fin de l’abondance comme l’avait évoqué Emmanuel Macron. La BCE a fait une première augmentation de 0,50 point en juillet et de 0,75 point en septembre. Bien sûr, les débats n’ont pas manqué depuis ces mesures…

Ainsi, ce jeudi, pendant la réunion du Conseil, la décision va être prise de faire une nouvelle hausse de 0,75 point. Ainsi, nous allons arriver aux 2,0 % jugé nécessaire.

Une mesure risquée, mais nécessaire pour gérer la crise ?

Carsten Brzeski, économiste chez ING semble être en phase avec la BCE. En effet, cette dernière reste « très déterminée » à contrer l’inflation et a « fermé les yeux sur le risque de récession ». Étant donné que l’inflation se généralise et va continuer en 2023, il faut tenter des manœuvres pour la stopper. Après 10 ans de léthargie, la « bête s’est réveillée de son sommeil » conclut le patron de la Banque fédérale d’Allemagne, Joachim Nagel.

Ainsi, il faut réussir à « la dompter » avec des actions rapides et dures, a déclaré une personnalité importante des « faucons ». L’institut francfortois pense que la BCE pourrait à nouveau relever de 0,75 point son taux directeur en novembre, pour imiter la Réserve fédérale américaine. La situation outre-atlantique n’est pas la même. En Europe, ce sont les tarifs de l’énergie et de certains produits importés qui explosent. En effet, le gaz est bien plus couteux pour les Européens depuis que les Russes ont fermé l’accès du gazoduc nord Stream.

Chez nos voisins allemands, les coûts de production industrielle ont grimpé de 45 % en une année en septembre. Forcément, les acheteurs doivent s’attendre à des prix de vente plus élevés. Pourtant, Emmanuel Macron semble inquiet par cette politique monétaire restrictive qui va « briser la demande ». Le ministre allemand des Finances Christian Lindner estime qu’il faut soutenir la demande.

Des bénéfices sur les liquidités

En plus d’augmenter les taux, la BCE pourrait mettre en place d’autres mesures. Par exemple, il y a 2 100 milliards d’encours de prêts importants et intéressants (TLTRO) dans les banques. Ces dernières font beaucoup de bénéfices quand ces liquidités sont transférées à la BCE.

De plus, certains responsables souhaitent aussi réduire le bilan de la BCE qui a grandi suite à des achats de dette publique et privée depuis de nombreuses années. Cette mesure de « resserrement quantitatif » ne se produira pas avant début d’année 2023, selon les experts. Une chose est sûre, les marchés financiers risquent d’être chamboulés… Affaire à suivre…