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En 2023, un quart des Français seront à la retraite. Selon le rapport annuel de l’Insee, le nombre de personnes âgées de plus de 65 ans vivant dans la pauvreté en France a augmenté de 200 000 entre 2015 et 2020, atteignant un million aujourd’hui. Certains retraités choisissent de retourner au travail, généralement à temps partiel, à cause de l’inflation.
Cependant, selon Hippolyte d’Albis, professeur à l’École d’économie de Paris, il n’y a pas seulement des personnes en difficulté qui reprennent le travail après leur retraite, même pour une courte période. Annie Jolivet, économiste spécialiste de l’emploi des retraités, explique qu’il y a aussi des cadres « heureux dans leur travail et qui veulent continuer ».
D’autres n’ont pas le choix. Certains ont vu leur carrière interrompue par des grossesses, des périodes de chômage ou divers imprévus tels que la maladie ou le handicap, et doivent retravailler pour des raisons économiques.
« Les entreprises chercheront à garder plus de seniors »
Hippolyte d’Albis remarque un changement. Pendant longtemps, travailler en France était considéré comme un travail continu jusqu’à la retraite, puis on s’arrêtait complètement pour se reposer. Cependant, avec le vieillissement de la population et l’émergence de nouvelles formes de travail, telles que le télétravail et le travail à temps partiel, les entreprises chercheront de plus en plus à recruter et à garder des seniors, même après leur retraite.
Selon les prévisions de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), la population des seniors en France de plus de 60 ans devrait augmenter en moyenne de 8 % tous les dix ans, jusqu’à atteindre 21,9 millions de personnes d’ici 2050.
« Pas tout le monde est assez en bonne santé »
Annie Jolivet met toutefois en garde contre les possibles dérives de l’emploi des personnes âgées. En France, le système de protection sociale a été mis en place pour éviter que les retraités aient à travailler.
Dans ce contexte, travailler après la retraite est une mesure exceptionnelle. Si l’idée de travailler après la retraite devient courante, cela pourrait mener à une augmentation de la précarité des personnes âgées, qui seront encouragées à travailler de plus en plus longtemps à l’avenir.
