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SNCF : de nombreux Français constatent que les billets de train, en particulier les TGV, deviennent trop chers. Cette tendance est particulièrement forte cet été, avec des tarifs élevés pour les destinations les plus populaires, où les allers simples peuvent coûter plus de 100 euros. Parfois, l’avion est même moins cher pour la même destination, ce qui est absurde.
L’Insee calcule tous les mois l’augmentation des prix pour le secteur du transport ferroviaire. En juin 2023, elle était en moyenne de 8,2% sur un an, contre 8,4% un mois auparavant, ce qui est beaucoup.
Cependant, les prix des billets de train augmentent depuis juillet 2021, avec des augmentations annuelles moyennes supérieures à 6% et même des pics supérieurs à 14%, comme en avril 2022 (+14,6% sur un an) ou en juin de la même année (+14,9% sur un an).
Explication des chiffres de la SNCF
La SNCF n’est pas d’accord avec les chiffres de l’Insee. Selon elle, les chiffres ne tiennent pas compte des réductions liées aux différentes cartes de réduction, telles que la carte Avantage, utilisée par plus de 5 millions de foyers. Pour cette raison, la SNCF pense que les chiffres de l’Insee ne montrent pas les prix réels payés par les consommateurs après la réduction.
Cet été, la moitié des billets vendus coûtent moins de 45 euros et la moitié des billets Ouigo coûtent moins de 25 euros, selon la SNCF. Cependant, il est impossible de vérifier cette affirmation.
La SNCF a augmenté les prix des billets TGV de 5 % en moyenne cette année pour compenser la hausse de sa facture d’électricité. Elle justifie cette hausse en expliquant qu’elle met en place un « bouclier tarifaire ». Si elle répercutait l’intégralité de la hausse des coûts sur les prix, l’augmentation serait de près de 13 %.
Elle précise également que les prix minimums des billets TGV et TGV Ouigo (disponibles dès l’ouverture des réservations pour une période donnée) n’ont pas augmenté, tout comme les grilles de prix Ouigo (1 TGV sur 5).
Des prix plus élevés en raison du manque de trains
Les clients ont l’impression que les prix de la SNCF sont plus élevés que ce que l’entreprise affirme, et les chiffres de l’Insee le confirment. Cette impression est due à la politique de yield management de la SNCF, qui suit la logique de l’offre et de la demande.
Le prix d’un billet varie en fonction de la date, de la demande et de la capacité du train au moment de la réservation, comme c’est le cas pour les avions. Ainsi, un billet pour une destination populaire, réservé tardivement pour un week-end, sera vendu au prix le plus élevé, pouvant coûter jusqu’à trois fois plus cher que le même billet réservé longtemps à l’avance pour un départ en semaine tôt le matin.
La SNCF rappelle souvent que pour obtenir des prix bas, il est important d’anticiper au maximum et d’utiliser une carte Avantage. Cependant, il est souvent difficile de trouver de la place, ce qui pose un problème pour la SNCF. La demande de trains augmente, mais le nombre de TGV est resté le même (environ 400 rames) depuis avant la crise de la Covid-19. De plus, certains TGV vont en Espagne où la SNCF est impliquée avec Ouigo.
Avec une offre inférieure à la demande pendant les périodes de forte affluence, les trains se remplissent rapidement, ce qui entraîne une augmentation des prix. Parfois, même en anticipant, le client peut se retrouver face à des tarifs prohibitifs.
SNCF : nouveaux trains TGV M pas avant fin 2024
Malheureusement, il faudra attendre jusqu’à la fin de 2024 pour profiter des tout nouveaux trains TGV M qui ont 20% de sièges en plus. Ils seront livrés à un rythme lent, avec seulement 12 rames par an. En outre, 12 rames supplémentaires de Ouigo sont également prévues, mais elles ne seront disponibles qu’à partir de 2025.
Pour accélérer les choses, la SNCF envisage de prolonger la durée de vie de certains TGV en circulation grâce au projet Botox. Les TGV qui devaient être retirés progressivement de la circulation après 35 ans de bons et loyaux services pourront circuler pendant 5, 10 ou même 15 ans supplémentaires. Cela signifie qu’ils pourraient durer jusqu’à 50 ans. Toutefois, ce projet n’a pas encore été approuvé.
La concurrence, la seule façon de faire baisser les prix?
En fin de compte, pour obtenir des billets à des prix plus abordables, il faut se tourner vers les lignes où la concurrence existe. C’est notamment le cas de la ligne Paris-Lyon où Trenitalia et bientôt Renfe d’Espagne opèrent.
Ainsi, dans un rapport publié en juin dernier, l’ART, l’autorité de régulation des transports, indique que cette baisse est de 10% par rapport à 2019.
La baisse des prix sur cette ligne est en partie due à la politique agressive de Trenitalia, qui cherche à prendre rapidement des parts de marché. Un aller simple est vendu à partir de 35 euros. La SNCF a donc dû s’adapter (en utilisant plus de Ouigo, par exemple), mais elle a encore l’avantage de faire circuler beaucoup plus de trains par jour que son concurrent.
Cela prouve que des baisses de prix sont toujours possibles. Toutefois, cela ne se produit que lorsque la SNCF est mise au défi par la concurrence.