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L’expérience du café peut différer d’une personne à l’autre en raison de l’influence de nos gènes. Selon The Washington Post, notre réaction au café, notre préférence pour cette boisson, et même notre risque d’infarctus ou d’hypertension sont en grande partie déterminés par nos gènes.
Le gène clé qui semble influencer notre sensibilité à la caféine est le CYP1A2. Ce gène contrôle une enzyme du même nom, chargée de décomposer et d’éliminer la caféine de notre organisme. La variante de ce gène que nous possédons peut modifier la vitesse à laquelle nous métabolisons la caféine.
Environ la moitié des individus ont deux copies de la variante rapide du gène CYP1A2, ce qui en fait des métaboliseurs « rapides » de la caféine, l’éliminant rapidement de leur organisme. Quarante pour cent ont une seule copie du gène et sont des métaboliseurs « lents ». Les 10% restants n’ont aucune copie et sont considérés comme des « super-lents », selon Ahmed El-Sohemy, professeur en sciences de la nutrition à l’Université de Toronto. Selon votre métabolisme, votre corps peut prendre entre deux et huit heures pour éliminer la moitié de la caféine présente dans votre organisme.
Les effets de la caféine sur le cerveau
La vitesse de votre métabolisme n’est pas le seul facteur qui influence la façon dont vous vous sentez après avoir consommé de la caféine. D’après Manuel Díaz-Ríos, directeur du programme de neurosciences au Bowdoin College, la caféine se lie aux récepteurs d’adénosine dans le cerveau, qui jouent un rôle dans le besoin de sommeil, et empêche leur activation. Le nombre de ces récepteurs est déterminé à la fois par la génétique et par la quantité de caféine que vous consommez quotidiennement.
Par exemple, si vous buvez régulièrement beaucoup de café, ces récepteurs sont constamment bloqués, ce qui incite votre corps à créer davantage de récepteurs d’adénosine. Par conséquent, il faut alors plus de caféine pour obtenir le même effet, ce qui augmente votre tolérance à ce stimulant. Cependant, certaines personnes ont naturellement des niveaux plus élevés de certains neurorécepteurs que d’autres.
L’influence génétique sur le goût du café et la santé cardiovasculaire
La génétique peut également influencer notre préférence pour le café. Dans une étude menée en 2021 par Marilyn Cornelis, professeure agrégée de médecine préventive à l’École de médecine Feinberg de l’Université Northwestern, il a été constaté que les personnes présentant des variantes génétiques associées à une forte sensibilité à la caféine étaient moins susceptibles d’apprécier le goût amer du café noir.
Enfin, la sensibilité à la caféine a des conséquences sur la santé cardiovasculaire. Dans une étude réalisée en 2006 sur plus de 4 000 personnes, les chercheurs ont constaté qu’une consommation de plusieurs tasses de café par jour était associée à un risque accru d’infarctus du myocarde chez les métaboliseurs « lents ». Les métaboliseurs « rapides » ne présentaient pas de risque accru de ce type.
La caféine et les performances sportives
Ahmed El-Sohemy et d’autres scientifiques ont mesuré l’évolution des performances sportives des différents métabolismes après avoir consommé de la caféine. Contre toute attente, les métaboliseurs « rapides » pédalaient plus vite lors d’une épreuve contre la montre après avoir ingéré de la caféine, tandis que les métaboliseurs « lents » affichaient des temps moins bons (étant donné que la caféine reste plus longtemps dans leur organisme). Si vous êtes curieux, il existe des tests génétiques qui peuvent vous indiquer votre type de métabolisme.
En conclusion, notre réaction au café est fortement influencée par nos gènes, en particulier le gène CYP1A2. La vitesse de notre métabolisme, le nombre de récepteurs d’adénosine dans notre cerveau, notre préférence gustative pour le café, et même notre risque d’infarctus du myocarde sont tous liés à notre génétique. Comprendre ces facteurs peut nous aider à mieux apprécier et comprendre les effets du café sur notre corps et notre santé.