L’eau du robinet contient trop de pesticides, les autorités sanitaires lancent l’alerte

Avec la récente modification des seuils de tolérance, l'eau impropre à la consommation devient désormais potable. Quels sont ces changements et que signifient-ils ?

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L’eau: il vous arrive de vous demander si l’eau s’écoulant de votre robinet est de bonne qualité ? Figurez-vous que l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation a relevé ses seuils sanitaires. Cela signifie tout simplement que l’on accepte certaines molécules en plus grandes quantités. Ainsi, une eau considérée comme impropre à la consommation peut désormais être consommée. Explications détaillées tout de suite dans cet article…

L’eau du robinet largement consommée par les français

De nombreux français consomment l’eau du robinet. Même si la plupart font confiance aux autorités sanitaires du point de vue qualité, certains se posent tout de même des questions. À savoir qu’en France, nous étions déjà 85 % à préférer l’eau du robinet à l’eau en bouteille l’année dernière. Et l’écart tend à se creuser encore plus.

En vingt ans, la situation a beaucoup changé ! Au début des années 2000, près de six français sur dix consommaient plus souvent de l’eau en bouteille. D’après les études réalisées à cette époque, la qualité de l’eau du robinet était remise en question. Les français évoquaient un mauvais goût et une réelle dureté.

Aujourd’hui, ils font globalement confiance aux autorités sanitaires, mais la qualité de l’eau du robinet est étroitement surveillée. Malgré cela, une étude menée par le journal « Le Monde » et « France 2 » révèle que 20 % des français de métropole auraient consommé une eau du robinet ne respectant pas les seuils de qualité requis, au cours de l’année 2021. En 2020, ce chiffre plafonnait à 5.9 %. On constate donc une nette augmentation.

L’ANSES élargit son seuil de tolérance pour certaines molécules issues des pesticides

En cette fin d’année 2022, l’ANSES a revu certains de ses seuils. Concernant deux molécules issues d’un pesticide, elle a relevé le seuil maximal autorisé. De 0.1 microgramme, il est passé à 0.9 microgramme par litre d’eau. Pourtant jusqu’alors, ces deux métabolites étaient qualifiés de potentiellement dangereux pour la santé.

Cette modification des seuils de tolérance a permis à des eaux d’être aujourd’hui qualifiées de potables. Pour certaines associations, ce changement doit alerter. De leur point de vue, les risques sanitaires sont bien réels. Une toxicologue a notamment évoqué la toxicité de ces molécules provenant de pesticides. Sa principale inquiétude : les effets n’ont pas été évalués à long terme.

Ceux qui dénoncent ces modifications des seuils de tolérance parlent d’une faille dans la réglementation. Au magazine « Actu Planète », la toxicologue Pauline Cervan a expliqué que les consommateurs sont maintenant exposés à des substances potentiellement dangereuses. Quant à l’ANSES, elle reste sur ses positions avançant que le nouveau seuil préserve la santé humaine. En outre, l’agence explique que ces dix dernières années, le contrôle sanitaire de la qualité des eaux a considérablement évolué en termes de performances des méthodes d’analyses.

Le gouvernement rassure

Par ailleurs, le site « solidarités-santé.gouv.fr » a rappelé que l’eau du robinet fait l’objet de contrôles qualité permanents. Et ces derniers attestent la conformité avec les directives de l’Union européenne, elles-mêmes basées sur des évaluations réalisées par l’Organisation Mondiale de la Santé.

Et pour ceux qui ont encore besoin d’être rassurés, le gouvernement conseille de laisser couler l’eau quelques secondes avant de la boire. Ce geste permet d’extraire l’eau qui est restée dans les canalisations. Après une longue absence, cet écoulement doit donc durer une ou deux minutes.