La raison pour laquelle il y a des cailloux sur les voies ferrées : les explications

Pourquoi y a-t-il des pierres sur les voies ferrées? On vous donne tous les détails dans cet article venez découvrir.

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Dans l’Antiquité, la dispersion de cailloux pour créer des voies de circulation ne choquerait personne. Mais de nos jours, avec les avancées technologiques en matière de construction, une question persiste : pourquoi les voies ferrées sont-elles ornées de cailloux ? Cette étrangeté ne vous a sûrement pas échappé, voire vous l’avez entendue lorsque l’un de ces graviers heurte bruyamment le plancher du train dans lequel vous êtes installé. Ces petits cailloux, en apparence décoratifs, sont en réalité d’une efficacité redoutable à plusieurs niveaux.

L’Énigme des Cailloux sur les Voies Ferrées

Le lit de cailloux, d’une trentaine de centimètres de profondeur, déposé sous les rails, également connu sous le nom de « ballast », sert avant tout à amortir les vibrations lors du passage d’un train. Sans ces cailloux, les chocs répétés sur les rails se répercuteraient directement dans le sol. Imaginez la désagréable sensation que cela procurerait aux passagers, sans parler des habitants à proximité des voies ferrées. Tous les bâtiments situés à plusieurs centaines de mètres à la ronde trembleraient continuellement à chaque passage des trains, subissant directement les ondes qu’ils génèrent.

Ces cailloux surpuissants, qui empêchent votre trajet de ressembler à un voyage dans une sorte de vibreur géant, présentent de nombreux autres avantages. Ils sont facilement disponibles, non polluants, ralentissent la prolifération de la végétation entre les voies et permettent l’écoulement de l’eau lors des intempéries, évitant ainsi la formation de flaques et de boue sur la ligne. Mais surtout, ils stabilisent le sol et les voies, évitant ainsi les déformations causées par le poids des trains.

Si un caillou à lui seul ne peut pas faire grand-chose, une fois empilés en nombre, ils ont la capacité de rediriger les forces verticales qui leur sont appliquées. Ainsi, le poids du train, qui peut atteindre près de 400 tonnes pour certains TGV, est réparti sur le sol, ne reposant pas uniquement sur les rails et les traverses. Cela évite le tassement du sol, l’affaissement des voies et donne aux passagers l’impression de glisser sur l’eau, sans même savoir que tout cela est rendu possible grâce à de simples cailloux. Ces héros sans cape, comme nous vous l’avions dit, accomplissent une mission essentielle.

L’Usure et la Réparation du Ballast

Comme tous les super-héros, le ballast a également ses points faibles, sa propre kryptonite. Dans ce cas, il s’agit principalement de l’usure, de l’érosion et du temps qui font des ravages, même sur de petites pierres. À force d’être tassés à chaque passage d’un train, les cailloux s’usent et s’enchevêtrent de plus en plus mal les uns avec les autres, perdant ainsi leur cohésion. Certains d’entre eux finissent par s’échapper, projetés loin des rails qu’ils soutenaient autrefois avec fierté. Ces cailloux égarés contribuent à la diminution de l’épaisseur du ballast, réduisant ainsi son efficacité.

Pour redonner une seconde jeunesse à ce ballast décrépit, de grosses machines appelées « bourreuses » sont utilisées pour replacer et recompacter les cailloux sous les traverses et les rails. Cette opération est effectuée une fois par an sur les lignes à grande vitesse et tous les trois à cinq ans sur les lignes moins rapides. Parfois, un remplacement complet peut être nécessaire. Heureusement, en matière de cailloux, le banc de touche dispose toujours de remplaçants prêts à intervenir.

Les traverses, elles aussi, ont droit à leur retraite. Traditionnellement en bois dur, elles sont progressivement remplacées par des traverses en béton. Ce changement est motivé, entre autres, par des raisons écologiques, les traverses en bois étant imprégnées d’un pesticide pour prolonger leur durée de vie. Cependant, même saturées de pesticide, leur longévité ne dépasse pas 20 ou 30 ans, contre une moyenne de 50 ans pour les traverses en béton. Vous voilà désormais armé d’une connaissance ferroviaire pour votre prochain trajet en train ou en métro !