Camaïeu en liquidation judiciaire : ce que vont devenir les 2600 employés et 500 magasins

Camaïeu existe depuis 40 ans et personne n'aurait imaginé une fermeture. Pourtant, c'est le cas ! On vous révèle l'avenir des salariés.

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Ce mercredi 28 septembre, la décision a été annoncée. La marque de vêtement Camaïeu, qui existe depuis 40 ans et qui a vu le jour à Roubaix dans le nord, est en liquidation judiciaire. L’entreprise va laisser 2 600 salariés derrière elle. À partir de ce 1er octobre, 500 magasins vont fermer leurs portes. C’est un choc dans le monde du prêt-à-porter. Personne n’aurait imaginé qu’une enseigne si connue soit détruite un jour.

Camaïeu : c’est le clap de fin pour la marque de textile !

Pourtant, si vous vous êtes rendus dans un magasin Camaïeu récemment, tout est comme d’habitude. Les salariés continuent d’encaisser les clients et de remplir les rayons avec la musique en fond. De temps en temps, on peut entendre des bribes de la déclaration de liquidation, décidée officiellement depuis le mercredi 28 septembre 2022. Une cliente est sous le choc : « On parle de 2 600 emplois, c’est un scandale. » Elle est venue une dernière fois dans le magasin pour apporter son soutien : « La solidarité, c’est important. Une dame qui travaillait dans l’enseigne est aussi revenue pour les soutenir, je trouve ça super. » Une autre également déclare : « licencier de cette manière, ce n’est pas une façon de faire. »

2 600 salariés licenciés dans 20 jours

Dans tout l’hexagone, les employés de Camaïeu sont inquiets. À partir du samedi 1er octobre, les rideaux se baissent pour les 500 magasins. Le tribunal de commerce de Lille a autorisé trois jours d’ouverture pour que l’enseigne puisse vendre une partie de ses stocks. Une fermeture soudaine, mais compréhensible d’un point de vue économique. En effet, l’entreprise avait de grosses pertes financières. Ainsi, cela permet d’arrêter l’hémorragie au plus vite.

À savoir, les licenciements seront envoyés sous 21 jours, à partir du jugement. « Ce sont 2 600 salariés qui sont concernés mais vous avez des familles autour. Et il ne faut pas oublier qu’il y a aussi des prestataires qui aujourd’hui sont en danger. On peut rajouter 1 000 personnes derrière ! », explique Thierry Siwik, représentant syndical CGT de Camaïeu. 

Pas de délai supplémentaire qui engendre une colère noire chez Camaïeu

Le syndicaliste précise qu’il y a « beaucoup de colère vis-à-vis de l’actionnaire ». Il s’agit de Michel Ohayon, un homme d’affaires qui est à la tête de la Financière immobilière bordelaise (FIB) et était aux commandes de Camaïeu depuis 2020.

Un « plan de continuation sans plan de financement », donc « on peut comprendre que le tribunal de commerce statue sur une liquidation judiciaire », balance l’homme d’affaires. Cependant, il aurait souhaité un délai supplémentaire. « Nous avons coconstruit avec la directrice générale un projet pour pouvoir relancer la marque tout en allant sur un autre marché. Nous voulions un délai de 15 jours car nous avions un investisseur et des fournisseurs prêts à investir dans Camaïeu. Ce qui est écœurant, c’est qu’on ne nous a pas donné cette chance, alors que nous avions quelque chose de concret et d’innovant. »

Le délégué syndical espère maintenant que les actifs pourront être sauvés. « Nous allons interpeller l’État et la Région car si vous récupérez la marque, le site et un certain nombre de magasins, vous pouvez relancer Camaïeu à travers une nouvelle société. »

Une chose est sûre, il sera impensable de redémarrer avec les 500 points de vente. Les syndicats se battent pour des ressources soient mises en place pour soutenir les 2 600 personnes qui vont se retrouver au chômage. D’ailleurs, une assemblée générale est fixée mardi prochain au siège social de Roubaix. Il y a également une procédure judiciaire contre l’ancien actionnaire et le dirigeant de Camaïeu pour erreur de gestion. Affaire à suivre !